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La face cachée du miel

Nina Saccani
Nina Saccani
Publié le
Les décryptages

Monocultures imbibées de pesticides, biodiversité en baisse, anthropisation des milieux, sols et eaux toxiques. Les abeilles font face à de nombreux dangers. Peut-on continuer à consommer cet élixir doré qui se fait de plus en plus rare ? Existe-t-il des qualités de miel ou des provenances à privilégier ?Le Kaba vous dit tout sur la production du miel et partage quelques conseils.

Dagny Walter - Pixabay

L'extinction des abeilles

Les abeilles jouent un rôle essentiel pour l'agriculture et le maintien d’une biodiversité équilibrée et saine. Pour se nourrir et alimenter leur progéniture, elles collectent les graines de pollen et les transportent d’une fleur à l’autre. Cette pollinisation est l’étape indispensable à la formation des graines et c’est grâce à elle que naissent nos fruits et légumes. À elles seules, les abeilles pollinisent 80% des espèces sauvages qui peuplent notre planète. 75 % des plantes cultivées, dont 90 % des arbres fruitiers 1. Si un jour elles disparaissaient, elles emporteraient avec elles une grande partie de notre alimentation… Ce serait un comble, sachant que nous sommes les premiers responsables de leur extinction !

Partout dans le monde, les abeilles et les insectes pollinisateurs sont en déclin. 
Premiers responsables de cette disparition : les pesticides utilisés sans relâche par l’agriculture intensive. Aujourd’hui, plusieurs milliers de produits phytosanitaires sont utilisés dans l'Union Européenne 2. Ceux-ci sont responsables de l’acidification de nos sols, de la contamination de nos cours d’eau, de la mort prématurée des animaux, et des insectes3

Le bilan est sans appel pour les abeilles : on estime leur taux de mortalité à 30% depuis l’apparition des néonicotinoïdes 4. Chaque année, environ 300 000 ruches meurent d’intoxication. En vingt ans, la production a été divisée par deux 5
Afin de combler ce déficit en miel, de plus en plus de fournisseurs mettent sur le marché des dérivés artificiels, souvent venus de Chine…

Maya Burton - Burst

Le miel et ses dérivés

Également appelé miel impur, artificiel ou frelaté, le faux miel s’est depuis quelques années fait une place dans les étagères de nos épiceries et supermarchés. Cette adultération n’est autre chose qu’un "miel " auquel on a ajouté du glucose, de la mélasse, du sirop de maïs, de l'amidon ou encore de la farine.
En 2015, une série d’études menés par la Commission Européenne dévoilait que 43% des miels vendus en France présentaient des anomalies d'étiquetage et de composition 6. Et parmi ces miels, plus de la moitié étaient importés de Chine. Dans le milieu, la pratique est connue de tous. En Chine, les usines sont capables de créer un mélange si proche de la composition du vrai miel qu’ils sortiront conformes aux tests de qualité européens. 
Le marché noir de faux miel fait de l’ombre aux apiculteurs français. Non seulement ils produisent moins de miel, mais en plus ils n’arrivent pas à le vendre. Et le pire, c’est qu’ils servent d’alibi aux miels importés ! En effet, la chaîne de production des miels mélangés est si peu réglementée qu’il est très facile pour les conditionneurs d’estampiller l’étiquette d’un drapeau bleu blanc rouge sans préciser le pourcentage du miel français contenu dans le pot. Impossible donc de savoir d’où provient véritablement ce mauvais sirop…

Mais alors, que reste-t-il dans nos étagères si 43% des miels sont frelatés et importés ? Pas grand chose. L’envie de tourner les talons et de trouver dare dare une AMAP ou de faire un tour au marché du dimanche pour trouver un apiculteur local !

Comment choisir un bon (et vrai) miel ?

Ecologie et miel sont conciliables mais encore faut-il savoir bien choisir son miel !
Suivez les conseils du Kaba pour choisir un miel naturel, sain et respectueux de l’environnement et des abeilles :

  • Tournez-vous vers des petits apiculteurs, qui vendent leurs pots de miel en circuit court. Certains se regroupent sur des sites comme Un toit pour les abeilles, un réseau qui milite pour une apiculture artisanale, locale et éco-responsable. Vous pourrez également leur rendre visite sur le marché ou directement à la ruche. On trouve même des ruches dans les villes aujourd’hui ! Jetez un coup d'œil aux sites Les Ruches Urbaines et Miel de Paris.
  • Vous pouvez également vous rendre dans une AMAP ou dans une boutique spécialisée comme La Maison du Miel ou la Miel Factory, qui travaillent en étroite collaboration avec les apiculteurs français.
  • Vérifiez que le miel est 100 % français. Si l’étiquette de votre miel indique « origines européennes et non européennes », fuyez ! Il y a de fortes chances pour que votre miel soit asiatique.
  • Choisissez uniquement du 100 % miel, pas un liquide pas coupé avec du sucre ou tout autre composant qui n’est pas du nectar floral.

Et si la cause des abeilles vous tient à coeur, n’hésitez pas à soutenir des associations telles que Sauvons les abeilles ou Car elles butinent qui luttent pour la préservation des ruches artisanales et pour le bien-être des abeilles.

Vous êtes vegan et ne voulez pas consommer de miel ?

Voici quelques alternatives naturelles pour sucrer vos yaourts et tartines du goûter…

  • Le sirop d’agave

Le sirop d’agave est issu de l’extraction de la sève de cactus, les agaves, qui poussent au Mexique (parfois dans le Sud de la France). Plus liquide que le miel, mais plus épais qu’un sirop, c’est un produit naturellement sucré qui a l’avantage d’avoir un indice glycémique très bas. Il s’accorde parfaitement avec un thé, les fruits, les desserts et les produits laitiers.

  • La gelée de pissenlit

Partez à la cueillette de pissenlit ! Cette recette ancienne, d’origine franc-comtoise est simple à cuisiner et délicieuse. Il suffit de faire fondre le pissenlit dans une casserole remplie d’eau, ajouter un citron coupé en quartiers, ajouter du sucre et attendre que le mélange se transforme en gelée. La gelée de pissenlit est très proche du goût du miel et peut être utilisée en cuisine.

  • Le sirop d’érable

Le sirop d’érable est un sirop produit à partir de la sève brute ou « eau d’érable » du début du printemps concentrée par ébullition. Il est produit dans les forêts du nord-est de l’Amérique du Nord. Son goût boisé s’accorde parfaitement avec les desserts sucrés, pancakes, pains perdus… Son inconvénient est qu’il est importé de loin.

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