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Le bioéthanol, un carburant qui n’a de bio que son nom ?

Claire Pianloading
Claire Pian
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Dans un contexte de hausse exceptionnelle du prix des carburants et de reprise musclée des protestations, le bioéthanol est dans toutes les bouches de ceux qui entendent faire des économies à la pompe. Mais un carburant écologique, n’est-ce pas antinomique ? Le Kaba décrypte.

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© Claire Pian

Empoignant frénétiquement la pompe d’essence ou de gazole, vous avez sûrement passé votre main à côté des centaines de fois sans la voir. Aujourd’hui, impossible de ne plus remarquer la lance du Superéthanol E85. Conséquemment à la hausse record des prix du pétrole post-pandémie, ce carburant composé d’une majorité de bioéthanol est la nouvelle star des stations-service et du débat public. Christophe, chef de chantier dans une entreprise de travaux publics, fait partie des amateurs de la première heure : “Ça fait 10 ans que je fais le plein au bioéthanol. Je dois faire environ 50% d’économies”.

À 0,67€ le litre à la pompe en moyenne, ce carburant “vert et moins cher”, comme l’indique le slogan de bioethanolcarburant.com, est apparu comme un épiphanie pour de nombreux automobilistes désespérés. Et pour cause : à la mi-octobre, le prix du gazole avait atteint un taux record d’1,5583 euro le litre, et 1,6567 pour le SP951. Et pour ne rien gâcher à cette économie financière, la production du bioéthanol irait jusqu’à réduire de -50% les émissions de gaz à effet de serre, et de -90% les émissions de particules fines en comparaison à un carburant classique. Alors miracle ou mirage écologique ?

Un carburant bio, késako ?

Alors que la bataille du quel est le moins cher” et “qui pollue le moins fait toujours rage chez les consommateurs de gazole et d’essence, les carburants végétaux peinent encore à trouver leur place dans le débat. Mais ça, c’est du passé pour le bioéthanol, qui rencontre une popularité grandissante chez les automobilistes depuis quelques semaines. Là où certain.es ne voient en lui qu’une opportunité de finir le mois avec plus de sérénité, d’autres semblent sincèrement se passionner pour ce carburant qui ne polluerait pas.

Sur le site bioethanolcarburant.com, on lit qu’il est le “le seul carburant liquide pour moteurs essence qui soit renouvelable” et produit à partir de matières premières végétales. En France, le biocarburant est produit à partir de blé, de maïs ou de betterave. Du sucre et de l’amidon contenu dans ces matières premières, on obtient, grâce à un procédé de fermentation et de distillation, de l’alcool. Après déshydratation, il devient alors l’éthanol que l’on trouve dans l’essence à divers pourcentages. Là où le SP 95 contient 10% de bioéthanol, le Superéthanol E85 en est composé de 65 % à 85 %. “C’est un carburant très propre. Quand on en met, on voit que l’huile est très claire” témoigne Christophe.

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Yves Bernardi de Pixabay

Déplacement d’un problème vers un autre ?

À priori, ce bioéthanol a tout l’air d’être le produit d’un miracle. Il est diablement peu cher, ne nécessite que l’achat d’un boîtier de conversion coûtant entre 700 à 1600€2 pour les véhicules roulant à l’essence, et réduirait de moitié les émissions de gaz à effet de serre. Incarnant l’avenir pour ses adeptes, la récente popularité de ce biocarburant a permis de mettre en exergue l’autre versant, moins positif, de sa conception. Pour Marie-Françoise, fondatrice de l’association locale de défense de l’environnement “Villevaudé Demain”, c’est une solution écologique viable, mais seulement à court terme: “La difficulté de satisfaire les besoins alimentaires au niveau mondial s'accroît d’années en années. On peut donc se poser la question de savoir si les surfaces consacrées à la production de ce carburant ne vont pas empiéter sur ces terres, et renforcer la précarité alimentaire dans certains pays”.

Un scénario qui viendrait rappeler celui des plantations de soja et d’huile de palme, destructrices d’espaces naturels et de biodiversité là où on les cultive en masse. “En voulant réduire les émissions de gaz à effet de serre, il ne faudrait pas encourager d’autres désastres écologiques engendrés par les monocultures de betterave ou de blé, par exemple” souligne Marie-Françoise. D’autant que ces cultures ne sont pas toujours des plus vertueuses, puisque les phytosanitaires y sont encore largement utilisés.Le bioéthanol est du biocarburant de première génération. Les recherches sont en cours quant à l’utilisation des micro-algues qui ne rentreraient pas en compétition avec les terres cultivables. C’est encourageant, et ce sera sûrement plus vertueux pour l’écologie”.

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