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Mon enfant est végétarien : est-ce un problème ?

Blandine Janin-Reynaudloading
Blandine Janin-Reynaud
Publié le
Les gestes verts
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« Maman (ou Papa), je ne veux plus manger de viande, je veux devenir végétarien ! » Même si vous avez déjà adopté vous-même ce régime, vous avez peut-être des scrupules à accéder à cette demande et encore davantage à l’imposer à votre progéniture ! En France, seulement 2,2 % de la population se réclame du végétarisme. Lors des repas de famille ou entre amis, le végétarien de service doit toujours se justifier et reste un objet de curiosité, voire de (gentilles) moqueries. Alors que dire s’il s’agit d’un enfant ? La peur des carences, de la marginalisation, bref l'angoisse de mal faire envahit les pauvres parents… sans compter les problèmes pratiques ! Le régime végétarien est-il dangereux pour les enfants ? Comment faire à la cantine ? Le Kaba tente de répondre à vos interrogations fondées et légitimes !

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©annie-spratt Unsplash

Un enfant végétarien risque-t-il d’être carencé ?

C’est la première question qui vient à l’esprit, et pour cause : les recommandations nutritionnelles prévoient des menus quotidiens à base de viande et/ou de poisson. Pourtant, s’il existe en France des positions officielles – défavorables - concernant le régime végétalien des enfants (voir notre encadré), ce n’est pas le cas pour les enfants consommant des œufs et des produits laitiers. Le sujet n’est tout simplement pas abordé. Cependant, les supprimer des menus infantiles passe souvent pour une transgression sociétale assez mal admise par les pédiatres. Très peu d’enfants étant concernés, les médecins y sont rarement confrontés et déconseillent donc le végétarisme faute de recul… bref c’est la quadrature du cercle !

L’Observatoire national des alimentations végétales recense les recommandations officielles des pays à travers le monde. Si la société française reste encore frileuse sur ces questions, d’autres pays sont néanmoins plus ouverts. Ainsi en va-t-il au Canada, où une étude menée entre 2008 et 2019 portant sur 8 907 enfants de 6 mois à 8 mois, dont 248 végétariens, a été publiée en 2022 dans la revue Pediatrics. L’objet de cette étude TARGet Kids ! était d’évaluer la relation entre le régime végétarien et la croissance. Conclusion, les enfants végétariens avaient une croissance, une taille, des réserves de fer, de vitamine D et de lipides dans le sérum, similaires à ceux des enfants omnivores. Cependant, les enfants ne consommant ni viande ni poisson avaient un rapport de chance plus élevé d’être en insuffisance pondérale, c’est-à-dire en sous-poids. Plus généralement, une revue de la littérature scientifique fait ressortir qu’un régime lacto-ovo-végétarien bien équilibré et constitué d’aliments variés, avec un apport suffisant en produits laitiers, est une option peu risquée pour les enfants.
Ainsi, il convient d’être simplement vigilant sans pour autant « psychoter » lorsqu’un enfant adopte un régime végétarien. Rappelons que l’obésité infantile dans notre société est en revanche devenue un vrai problème de santé publique. Les jeunes souffrent plus souvent des excès de sucre et de mauvaise graisse que de carences en protéines. Celles en vitamines D, en fer ou en zinc sont susceptibles de concerner tout un chacun. Aussi, chaque enfant, végétarien ou non, doit faire l’objet d’un suivi médical régulier. Si votre médecin de famille trouve votre enfant un peu pâlichon, il lui prescrira simplement quelques compléments alimentaires, comme il le ferait pour n’importe quel patient !

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©jonathan-borba-unsplash

Comment équilibrer l’alimentation d’un enfant végétarien ?

Adopter une alimentation végétarienne variée

La clé d’une alimentation végétarienne équilibrée se trouve dans la variété, comme dans un régime omnivore ! De même qu’un adulte végétarien, un enfant peut trouver la plupart des nutriments dont il a besoin non seulement dans les œufs (plusieurs fois par semaine) et les produits laitiers (quotidiennement) mais surtout dans les céréales, les légumineuses, le tofu (avec modération), les oléagineux (noix, noisettes…), les graines (lin, sésame…), les huiles, champignons, algues et bien sûr les fruits et les légumes. Vous pouvez donc lui proposer des plats classiques végétalisés (pâtes, gratins, quiches, salades composées, etc.) mais aussi des plats à base de haricots rouges et de riz par exemple, ou de pois chiches mijotés aux légumes de saison. Retrouvez sur notre site toutes nos recettes végétariennes familiales.

Trucs et astuces pour enfants (végétariens) difficiles 

Végétarien ou non, votre enfant reste un enfant avec ses aversions alimentaires ! Il peut vouloir renoncer à la viande et au poisson sans pour autant raffoler des légumes et autres pois cassés. Comment faire ? Le chantage du type « Tu manges tes haricots ou je te fais cuire un steak » semble peu bienveillant et probablement inefficace ! Dans ce cas, comme avec tous les enfants, il convient de « tricher » et d’adopter des stratégies de contournement. 
Votre fille recrache ses lentilles ? Planquez-les dans des boulettes ou des galettes soigneusement recouvertes de sauce tomate. Pensez à garnir des pitas, blinis ou crêpes avec du houmous et autres tartinades à base de légumineuses et de purée d’oléagineux (tahin, beurre d’amande, de cacahuète…) qui constituent d’excellents apports nutritionnels. N’hésitez pas à recourir à des substituts carnés de bonne qualité classés A sur le Nutriscore comme ceux d’Happyvore ou de Hari&co. Il se pourrait bien que toute la famille craque pour leurs nuggets à base de pois !

Que mangent les enfants végétariens en crèche ou à la cantine ?

S’il existe un obstacle à la végétalisation de la nourriture des enfants, il est davantage sociétal et culturel que nutritionnel. Pour autant, les mentalités et la législation évoluent progressivement.

Concernant les écoles, les options restent toujours limitées. Depuis le 1er janvier 2023, toutes les cantines gérées par l’État et les entreprises publiques nationales (CROUS, Armées, prisons et les hôpitaux publics d’État) doivent afficher une option végétarienne chaque jour, mais les cantines scolaires ont seulement l’obligation de proposer un menu végétarien hebdomadaire. Comme le souligne le site Végécantines, cette disposition doit être respectée et vous êtes en droit de vous plaindre si ce n’est pas le cas. Pourtant, même si certaines municipalités écologistes proposent deux menus végétariens hebdomadaires, les jours omnivores, l’enfant doit alors se contenter de l’entrée et dans le meilleur des cas de l’accompagnement du plat principal. Il arrive même que l’enfant soit « forcé » de prendre la viande – au risque qu’elle soit jetée - par les personnels des cantines qui souhaitent ainsi donner de « bonnes habitudes » alimentaires à l’enfant. Dans ce cas, il est essentiel de prendre attache avec eux pour leur expliquer ce qu’il en est. Il faut néanmoins, dans la mesure du possible, compenser ce repas au rabais par un copieux petit-déjeuner et redoubler de vigilance sur l’équilibre du repas du soir.

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©tanaphong-toochinda-unsplash

En crèche, la gestion de la restauration collective est à la charge de l’établissement. Ainsi, pour l’accueil d’un enfant végétarien, les crèches exigent souvent la mise en place d’un PAI (projet d’accueil individualisé), c’est-à-dire d’un certificat médical qui atteste que la consommation de certains aliments est contraire au bon état de santé de l’enfant. Or, dans cette situation, un PAI n’est ni nécessaire ni légal. Là encore, une bonne communication avec la direction pourra éventuellement régler le problème mais vous serez peut-être contraint de fournir les repas !

Alimentation, déplacements, logements, retrouvez sur notre site tous nos conseils pour adopter en famille un mode de vie écoresponsable !

Un enfant peut-il être végétalien ?

Le régime végétalien se définit par une alimentation exclusivement végétale, excluant tout produit issu des animaux et donc les œufs et les produits laitiers, ce qui la différencie de l’alimentation végétarienne. En France, le Haut conseil de la santé publique estime qu’une « alimentation végétalienne n’est pas adaptée à l’alimentation de l’enfant avant un an, voire trois ans. La substitution de préparations pour nourrissons et préparations de suite par des boissons végétales chez les enfants de moins d’un an n’est pas recommandée car elles peuvent entraîner des déficiences voire des carences avec des manifestations d’autant plus sévères que l’insuffisance d’apport est précoce et que la consommation est exclusive et prolongée. »

D’autres pays, comme les États Unis ou le Canada, ne déconseillent cependant pas cette alimentation aux enfants. Elle est même présentée favorablement, sans contre-indication ou sous réserve de respecter quelques règles simples. En l’espèce, il s’agit d’être particulièrement vigilant chez les enfants de moins de trois ans, surtout s’ils ne sont pas allaités. Par ailleurs, quel que soit leur âge, les végétaliens doivent se supplémenter en vitamine B12. En effet, cette dernière est produite dans la nature par des bactéries ingérées traditionnellement par le bétail. Notons que l’alimentation contemporaine du bétail issu d’élevages intensifs est également déficiente en vitamine B12. Les animaux sont donc supplémentés. Les végétaliens choisissent simplement de consommer la vitamine B12  directement plutôt que de passer par l’intermédiaire des animaux.

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