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Comment réussir son compost ?

Claire Pian
Claire Pian
Publié le
Les gestes verts

“Est-ce que je peux composter mes vieux cartons ? Et mes os de viande ? Comment faire du compost en appartement ?”… Tant d’incertitudes qui ont peut-être réduit à néant votre motivation de passer au compostage. Le Kaba se met au défi de vous montrer qu’il est en réalité à la portée de chacun de recycler ses déchets organiques.

Crédit : Max Pixel

Le poids des déchets organiques sur la production annuelle d’ordures

En France, près de 330 000 millions de tonnes de déchets sont produits chaque année1. En 2018, on estimait qu’un Français représentait à lui seul 527 kg d’ordures, ce qui place le pays en dixième position du classement européen. Des chiffres qui donnent le tourni, et qui sont aussi impactés par l’absence de recyclage encore trop fréquent des déchets organiques, dits biodéchets ou déchets putrescibles. Selon l’ADEME, ces derniers représenteraient 32,8% de la production annuelle des ordures ménagères résiduelles2.

Contrairement à certaines idées reçues, bien qu’ils soient pour la plupart biodégradables, les déchets organiques polluent ! En effet, jeter son marc de café ou ses pelures de fruits dans la poubelle classique favorise la pollution olfactive, la pollution des sols ainsi que la prolifération des maladies. Les incinérer, c’est encore pire, puisque la libération du CO2 organique est responsable de l’émission de gaz à effet de serre.

Composter, ça veut dire quoi ?

Concrètement, le compost, c’est un processus naturel de dégradation de la matière organique. Grignotés par les champignons, bactéries et autres lombrics, les déchets tels qu’épluchures, noyaux, feuilles mortes ou cartons se décomposent et donnent une substance terreuse d’une couleur très foncée. Le fait de composter ces déchets ne comporte que des points positifs. Ces matières premières, une fois réduites en compost, se transforment en un fameux fertilisant pour la terre. Un reboostant 100% naturel qui s’érige en alternative efficace aux engrais issus de la pétrochimie. En pour ne rien gâcher la fermentation des biodéchets est utile à la récupération d’énergie durable. Le biogaz émanant de la matière organique peut être converti en chaleur et en électricité.

Grâce à l'azote, le phosphore, le potassium, les nombreux oligo-éléments et les minéraux présents dans le compost, il pourrait vous être utile à bien des égards. Il peut aussi bien nourrir vos végétaux d’appartement (mélangé à du terreau), que les plantes plus gourmandes de votre potager. Le compost a aussi la capacité de relancer la végétation après une taille, drainer et protéger le sol du froid et de la sécheresse, embellir le gazon, limiter le développement des mauvaises herbes …

Que faire de son compost ? Les utilisations les plus efficaces.

Et ça, je composte ou non ?

Selon l’ADEME, la promotion des bienfaits du compostage ainsi que les différentes campagnes de lutte contre le gaspillage alimentaire auraient permis de baisser la production de déchets organiques en 2020. Mais attention à ne pas commettre d’erreurs qui réduirait vos efforts à néant. Dans le composteur, on doit pouvoir équilibrer les déchets verts, les bruns et tout le reste ! Dans les verts, on compte notamment les déchets de fruits et légumes, les plantes, les mauvaises herbes et fleurs fanées, les tontes de gazon, la paille et le foin. Les déchets bruns correspondent aux feuilles mortes, cartons vierges et déchirés, brindilles sèches, écorces et copeaux de bois. Concernant le reste des déchets, c’est là que ça se corse un peu :

Ce qu’on peut composter :

  • Tous les restes de repas, sauf la viande et le poisson
  • Les épluchures
  • Le marc de café et les sachets de thé
  • Le pain dur
  • Les coquilles d’oeufs écrasées, fruits exotiques, épluchures de pommes de terre et d’agrumes en petite quantité seulement
  • Serviettes, mouchoirs en papier et essuie-tout

Ce qu’il ne faut pas composter :

Les matières grasses : huile, fromage …

L’ail, l’oignon et l'échalote

Les coquilles de fruits de mer et les coques de noisette

Les plastiques et tout ce qui n’est pas biodégradable

Le charbon et les mégots

Les cailloux et le sable

Les déchets de jardin traités chimiquement

La litière non-compostable

Crédit : Unplash - Neslihan Gunaydin

Faire du compost en extérieur

Vous l’aurez sûrement remarqué : on ne composte pas en appartement comme on composte au fond de son jardin. C’est pourquoi plusieurs options s’offrent à vous afin de recycler au mieux vos biodéchets.

Le composteur en bac :

En bois pour plus d’esthétisme dans votre jardin, ou en plastique pour vaincre plus efficacement les intempéries, le composteur en bac est très pratique et populaire. Clos, il permet à la température de monter rapidement et au compost de se décomposer rapidement. Attention, le composteur en plastique doit être percé et les planches du composteur en bois espacées de quelques centimètres pour que l’air puisse passer, et que votre compost ne soit pas trop humide.

Découvrez notre sélection de composteurs.

Le tas :

Cette technique consiste uniquement à déposer les déchets végétaux les uns sur les autres à même le sol. Elle s’adresse surtout aux personnes possédant une grande surface de jardin, et donc beaucoup de déchets verts à composter. L’idée est de mélanger les éléments humides avec les plus secs, puis de superposer plusieurs couches qu’on arrose entre chacune. Pratique et économique, le compostage en tas est toutefois soumis aux aléas climatiques et aux passages d’animaux trop curieux. Pour assurer une décomposition plus rapide et homogène, il est aussi possible de disposer un treillis métallique autour du tas.

Crédit : Antranias - Pixabay

Composter en appartement : c’est possible !

Fort heureusement, faire du compost n’est aujourd’hui plus qu’une affaire de rural, et l’offre est bien plus adaptée à des citadins, envieux parfois d’eux-aussi se mettre au potager. Alors voici deux techniques qui pourraient vous permettre de recycler facilement vos déchets verts en intérieur.

Le lombricomposteur :

Comme son nom l’indique, le lombricompostage est une technique qui met à contribution le travail des vers. Mais pour que cet écosystème fasse ses preuves, il faut respecter certaines règles assez précises. Le lombricomposteur doit être un bac percé à sa base et ouvert au niveau de son couvercle. En surface, on dispose la litière végétale qui accueillera les vers. En dessous se trouvera le bac à déchets organiques frais, que les vers se feront un plaisir de déguster quand ils auront été attaqués par les micro-organismes. Ce sont en fait les déjections des lombrics qui donneront ce fameux compost complètement inodore, grâce aux enzymes présents dans les intestins des vers.

Découvrez notre sélection de composteurs.

Le bokashi :

D’origine japonaise, le bokashi est idéal pour les résidents d’appartement, mais demande plus de patience et d’efforts avant d’obtenir un compost liquide. On l’appelle “thé de compost”. Le bokashi est composé d’un couvercle hermétique, d’une grille et d’un robinet. A l’intérieur, on peut tout composter, y compris la viande et le poisson ! Au fond du seau, on doit disposer une couche d’activateur de compost, qui est un mélange de mélasse, de son de blé et de micro-organismes. On y tasse ensuite la première couche de déchets, puis on ajoute du mélange, et ainsi de suite. Au bout de 4 à 5 jours, on obtient des premiers centilitres d’engrais liquide, qu’on peut diluer copieusement avec de l’eau pour mettre dans un arrosoir !

Retrouvez le témoignage de Claire qui composte chez elle grâce à un bokashi.
Et puis pour vous aider à choisir un composteur durable et adapté à vos besoins, vous pouvez toujours vous référer à notre comparatif.

Zoom sur :  Les composteurs collectifs, la bonne astuce pour les débutants

Le peu de place dans votre appartement ou votre phobie des insectes vous freinent dans l’achat d’un composteur d’appartement ? Il est possible pour vous de venir déposer directement vos déchets organiques dans des composteurs collectifs. Parfois, ces composteurs sont mis à disposition par la municipalité et gérés par des bénévoles, ou bien par la copropriété concernant les logements collectifs. D'ailleurs le compostage collectif sera obligatoire à partir de janvier 2024.
Alors foncez vous renseigner en ce qui concerne votre ville ou votre immeuble ! Mais sur le site jeveuxmonbacbio.org, il est aussi possible de connaître la localisation de particuliers mettant à disposition leur propre bac pour faire du compostage partagé !

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