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Livres ou liseuse ? Bouilloire ou casserole ? La réponse à tous vos éco-dilemmes

une personne souriant pour la caméra
Juliette Cissé
Publié le
Modifié le 23 août 2022
Les gestes verts

Livres ou liseuse ? Bouteilles d’eau pétillante ou machine à bulles ? Micro-ondes ou casserole ? Si vous faites partie de ces Français(es) soucieux de leur impact environnemental, vous vous êtes certainement déjà posé ces questions. Le Kaba fait le point, entre idées reçues et impact réel, et vous aide à faire les bons choix.

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Fun fact : En France, chaque foyer compte près d’une centaine d’équipements électriques et électroniques1 sensés nous faciliter la vie au quotidien. Mais sont-ils vraiment utiles ? Existe-t-il des solutions moins polluantes ?
Au total, ces objets accumulés représentent près de 2.5 tonnes.1 Hé oui, tant que ça ! C’est le poids d’un éléphant de forêt d’Afrique. Sans compter le poids caché de tous ces équipements… Si l’on prend en compte toutes les étapes de leur fabrication, on atteint près de 45 tonnes de matières premières extraites, exploitées et transportées1.

Il est donc important de se questionner et de rationaliser nos usages. Pour vous aider, Le Kaba a repris les questions que se posent la plupart des consommateurs en transition. Vous savez les fameux “vaut-il mieux ci ou ça ?” qui vous taraudent régulièrement… Liseuse ou livre papier, télétravail ou présentiel, bouilloire ou casserole, on répond à toutes ces éco-dilemmes du quotidien.

Liseuse ou  livre papier, qui est le plus écolo  ? 


Premier constat : Les liseuses électroniques comme les livres en papier sont issus de processus de production polluants.
Le livre est principalement constitué de papier, et pour connaître son origine, il faut retracer sa fabrication depuis la matière première : le bois. En 2017, la majorité du papier utilisé par les éditions françaises a été importé, principalement du Brésil qui était le premier exportateur de pâte à papier vers la France2. On vous laisse calculer les émissions carbones de cette importation doublement polluante. 

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D’un autre côté, contrairement aux livres, la liseuse électronique n’est pas transparente sur sa composition. Les éléments qu’elle contient et son processus de fabrication sont protégés par le secret des affaires. Cependant, comme pour tous les objets électroniques, les liseuses contiennent du cuivre, de l’or, du coltan, de l’aluminium et des terres rares

Au final, quel mode de lecture pèse le moins sur l’environnement ? L’étude de Cleantech, annonce que la Kindle (liseuse d’Amazon) serait responsable de l’émission de 168 kg de CO2, et le livre de 7,4 kg de CO2. L’étude de Carbone 4 et Hachette Livre estime quant à elle que la fabrication d’un livre émet 1,3 kg de CO2, quand une liseuse Sony Reader 1ère génération en produira 235 kg. Dans le premier cas, il faudra donc lire 23 livres pour que la liseuse soit écologiquement rentable. Dans le deuxième, il en faut 180 !

En résumé, si vous savez que vous ne lisez que 5 livres maximum à l’année, vous pouvez vous passer d’une liseuse. A partir de 25/30 livres par an, une liseuse peut être un investissement intéressant. Mais attention, nous savons bien qu’acheter une liseuse n'empêche pas d’acheter des livres papier. Veillez à maximiser son utilisation et privilégiez les romans/BD numériques pour éviter la double consommation. 

Pour le thé, vous êtes plutôt bouilloire ou casserole ? 


Quel est le plus économique en termes de consommation d’énergie : faire bouillir de l’eau pour un mug de thé à la casserole ou avec une bouilloire
Si faire bouillir de l’eau semble aux yeux de tous être un geste anodin, il cache tout de même des consommations d’énergie importantes, et par extension des conséquences sur l’environnement. Selon l’ADEME, les cuissons de nos aliments représentent près de 8% de notre consommation électrique, et on a de la marge pour les réduire.


Par exemple, si on utilise une casserole, une partie de l’énergie fournie par les plaques de cuisson (au gaz ou électriques) ne chauffe pas directement l’eau : il faut d’abord chauffer la casserole, mais également l’air ambiant. Donc, en théorie, c’est la bouilloire qui a la meilleure efficacité énergétique.

Mais sans mentir, on sait tous qu’au moment de nous faire notre tasse de thé nous faisons chauffer trop d’eau par rapport à nos besoins. Résultat, nous allons dépenser de l’énergie pour chauffer une eau dont nous  n’avons pas besoin. En revanche, si vous utilisez un micro-onde, il y a de fortes chances que vous mettiez directement votre eau dans votre tasse afin de la faire chauffer. Vous chauffez alors la bonne quantité, directement dans son contenant, ce qui évite les pertes de chaleur. Plus qu’une question de mode de chauffage, c’est donc ici une question de bonnes pratiques.

Mais si vous êtes plus d’une personne dans votre foyer à boire régulièrement du thé/café à la maison, alors une bonne bouilloire écolo ne sera pas de trop. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez très bien vous en passer. 

Et puisqu’on parle de thé, il faut aussi savoir que la plupart des thés ne s’infusent pas dans une eau bouillante. La majorité des thés infusent à 90 degrés, certains nécessitant même des températures de 80 voire 60-70 degrés. Il n’est donc pas nécessaire de faire forcément bouillir l’eau ! 

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Il tourne, il tourne le micro-ondes, mais en ai-je vraiment besoin ?   


Plus de 85 % des ménages français utilisent un four à micro-ondes.3 On entend souvent dire que les micro-ondes sont dangereux pour la santé. Alors, après une longue recherche (pas évident de trouver des preuves sérieuses, il faut savoir faire le tri…), nous sommes arrivés à la conclusion qu’il n’y a pas de danger à y réchauffer ses plats. De fait, les ondes du micro-ondes ne sont pas dangereuses tant qu’elles restent dans l’enceinte du micro-ondes. Le seul cas où elles peuvent être dangereuses est si le micro-ondes est défectueux et qu’il n’est pas étanche.*

Et puis, un micro-ondes malgré sa puissance ne va pas plomber votre facture d'électricité, il est assez économe en énergie. Mais… le problème est ailleurs. 
Selon l'analyse de 100 fours à micro-ondes abandonnés dans un point de collecte a montré que 50 étaient encore en état de marche et que les 50 autres pouvaient être facilement réparés3. Quand on sait qu’un quart des émissions de CO2 produites par ce petit électro-ménager est lié à sa fabrication et 6% aux matières premières, le gaspillage évident donne des sueurs froides. 

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Par ailleurs, il existe aussi plusieurs recommandations mettant en garde contre ce mode de cuisson pour d'autres raisons. En effet, quelle alimentation sort de notre micro-ondes ? La réponse est simple… des aliments morts, surcuits, dévitalisés. Cela veut dire que les minéraux contenus dans nos aliments n’existent plus (et c’est bien dommage, puisque nous n’en consommons déjà pas assez). 

Alors comment remplacer le micro-ondes à la maison ?

  • Prévoir la juste portion de nourriture
  • Réchauffer un plat sans micro-onde : un tour dans une casserole avec un peu d’eau et le tour est joué.
  • Décongeler à température ambiante: anticipez et sortez vos aliments du congélateur plusieurs heures à l’avance. 

Télétravail ou présentiel, quelle formule est la plus écolo ? 


Le télétravail est-il aussi éco-responsable qu’il en a l’air ?Au premier abord, la logique est claire : le travail à domicile est écologique, car il évite d’utiliser la voiture pour se rendre au bureau. Les émissions de gaz à effet de serre et particules fines sont donc réduites. Pourtant, le calcul n’est pas si simple. 

Quand on liste les gains du travail à distance sur l’environnement, la diminution des transports arrive souvent en tête. Et pour cause : selon l’INSEE, 7 Français sur 10 se rendent sur leur lieu de travail en voiture. En prenant en compte les autres déplacements du télétravailleur (courses, dépôt des enfants à l’école, etc.), l’Agence estime une économie d’environ 200 kg CO2eq par an, pour un jour de work from home par semaine. Pour référence, on estime à 10 tonnes de CO2 environ  les émissions annuelles d’un Français.

De l'autre côté, en présentiel, la consommation énergétique des bureaux en France s’élève à 168 kWhEF/m² par an – soit des émissions de gaz à effet de serre de presque 16 kg CO2eq par m² et par an. Sur l’ensemble du cycle de vie (construction, maintenance, exploitation, entretien, etc.), le bilan carbone d’un espace de bureau serait d’environ 78 kg CO2eq/m² par an4.

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Le travail à distance peut donc réduire considérablement la facture environnementale d’une entreprise. Associé à une réduction de la surface des bureaux d’entreprise, chaque jour de télétravail hebdomadaire économiserait jusqu’à 234 kg CO2eq par an par collaborateur.

Le seul souci avec le télétravail, c’est son impact numérique. Le travail à domicile s’accompagne généralement d’une augmentation des réunions en visio. D’après une étude de 2020, une minute de visio-conférence émettrait 1 g de CO25. En comptant une heure de visio par jour de télétravail, le bilan carbone s’élève à 2,8 kg CO2eq par an, pour un jour de work from home par semaine. Des émissions finalement bien inférieures aux trajets en voiture. 
Et en plus, il existe des moyens de limiter la pollution numérique à la maison. Et pour ceux qui préfèrent le présentiel, ou qui n'ont pas le choix, pas de panique, vous pouvez lire nos conseils pour être écolo au bureau !

 

Amateurs de bulles : plutôt machine à eau pétillante ou eau en bouteille ? 

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C’est vrai que c’est tentant : gazéifier son eau du robinet pour en faire de l’eau gazeuse et des sodas à moindre coût… plutôt que d’acheter bouteilles en plastique et canettes.  Mais est-ce que ces machines sont vraiment respectueuses de la planète ? Les machines à eau pétillante offrent une alternative très attractive pour les amateurs de boissons gazeuses en bouteille afin qu’ils puissent profiter de leurs boissons préférées sans bouteilles en plastique à usage unique. 

Le fait est que la consommation d’eau en bouteille n’est pas neutre pour l’environnement, entre la fabrication de la bouteille, le transport, le recyclage… Une cartouche de CO2 (utilisée dans les machines à soda) permet de réaliser 60 litres de boissons gazeuses et évite donc la production de 40 bouteilles d’1,5 litres ou 200 canettes métalliques.

Avec une bouteille de gazéification réutilisable et une machine, on peut donc économiser jusqu’à 3 000 bouteilles jetables par an. 

Si le discours paraît plutôt cohérent, quid de la cartouche de gaz, qui s'avère quant à elle recouverte d'aluminium ? Bien souvent ce cylindre est réutilisable, il suffit de l’échanger en magasin. 

La machine à soda a donc presque tout bon. Mais pour Caroline (co-fondatrice du Kaba) qui se demande “si je n’achète de l’eau gazeuse qu’occasionnellement, est-ce vraiment moins polluant d’acheter et faire produire toute une machine pour ma consommation ?” Réponse courte : non. Si vous n’achetez pratiquement jamais vous même d’eau pétillante ni de soda, (vous n’en buvez que lors de fêtes) alors inutile de vous encombrer.
À l’inverse, si par mois vous consommeZ plus d’un pack d’eau gazeuse ou autre boissons à bulles, alors c’est définitivement un achat fait pour vous. À condition de ne pas acheter les recharges de machines faites pour les sodas. Ces recharges-là ne se recyclent absolument pas et sont même plus polluantes que la machine en elle-même. A la place faites vos propres sirops pour faire vos propres sodas.  

Le mot du Kaba : 

Attention, car marketing oblige, dès que l’on parle de marchine à soda, c’est la marque Sodastream qui nous vient en tête. Le petit souci ici c’est que le poison et antidote sont distribués par la même main.  Sodastream étant depuis 2018 la propriété de PepsiCo 
Dans son audit de 2021, le mouvement Break Free From Plastic a notamment classé Sodastream au deuxième rang des plus grands pollueurs plastiques au monde, derrière Coca-Cola. Alors, oui, à y regarder de plus près, les bulles qui tourbillonnent dans l’eau gazéifiée de l’entreprise ont un petit air de zéro pointé. Quitte à acheter une machine à soda, autant en prendre une plus engagée comme Mysoda par exemple.

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Wifi ou 4G, lequel m’assure la connexion la moins polluante ? 


Ahhhh la 4G, cette connexion facile qui nous permet de rester connecté(e) dans n’importe quelle situation. 
Depuis nos smartphones, il est possible de se connecter à Internet avec le Wifi ou bien avec les données mobiles (3G, 4G et 5G). Alors, bien que les deux options soient possibles et présentent peu de différence pour l’usager (si tant est que le réseau Wifi soit correct à l'endroit où vous vous trouvez), le choix de son type de connexion n’a pas du tout le même impact carbone.

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Avouons-le, il nous est tous arrivé de passer en 4G parce que notre page mettait trop de temps à charger en Wifi. Le problème, c'est que la 4G a un impact carbone bien supérieur. Selon une étude de l’université de Columbia (USA), comparé à une connexion Wi-Fi, l’échange de données avec ces protocoles mobiles consomme :

  • 3G : 15 fois plus d’énergie qu’en Wi-Fi ;
  • 4G : 23 fois plus d’énergie qu’en Wi-Fi.

Traduit en impact carbone, cela signifie que les données mobiles génèrent un impact carbone trois fois supérieur à une connexion Wifi.

Le bon geste est donc de passer en WI-FI dès que possible ! 
Sur la base de 10Go consommés/mois, votre impact carbone passera de 4.8kgCO2e/an à 1.5kgCO2e/an. 

  1. statista 
  2. BFM
  3. TF1info
  4. Observatoire de l’Immobilier Durable, 2019
  5. Leboucq, mentionnée dans l’étude de l’ADEME
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